Plongeant dans une eau glaciale, je fus soudainement frappée par un autre coup de feu. Au même instant, quatre coups rapides retentirent à la porte du salon. Tétanisée dans le couloir, je restai immobile, craignant que le moindre mouvement ne trahisse ma présence à l’ennemi. Un silence s’installa alors. L’instinct de survie me poussa à saisir le revolver qui reposait encore sur le tapis, bien que je ne sache pas comment m’en servir. Les mains tremblantes, je tenais fermement le revolver à deux mains. J’avançais lentement, tel un escargot, lorsque j’entendis la voix de ma mère crier de l’extérieur : «Coralie, ouvre-moi !». Je laissai tomber le revolver et me précipitai pour ouvrir. Ma mère entra et ferma rapidement la porte derrière elle. Je fus surprise de voir qu’elle tenait également un revolver noir dans sa main. Puis, tout à coup, je remarquai le rouge d’une chemise qu’elle tenait dans l’autre main. L’expression de son visage me terrifia. Elle était tendue, les traits tirés, et lorsque nos regards se croisèrent, la déception que je lus dans ses yeux me frappa comme un coup de poing dans l’estomac.